ÉPILOGUE

Elle traversa les corridors semés de colonnes en spirales et d'arches de basalte noir.

Puis elle aperçut son frère à l'endroit où il avait passé toute la nuit et la journée précédentes. Le soir était tombé de nouveau, mais c'était difficile à voir au cœur de Valgaard. Quand on voulait de la lumière, il suffisait de faire appel au Feu de Dieu.

Lillith avança dans l'ombre, jusqu'au Portail.

Il ne leva pas les yeux, absorbé dans la contemplation de la faille.

— Ainsi, dit-elle, ils sont partis. Tu les as perdus de nouveau.

Strahan ne répondit pas.

— Il ne sert à rien de bouder, mon frère.

— Je réfléchis, je ne boude pas. Cela fait une différence.

Elle fut rassurée par le ton de sa voix.

— Je suis contente que ce soit le cas.

— Que veux-tu, Lillith ?

— Te consoler, si tu en as besoin. T'encourager, si c'est ce que tu désires.

— Non aux deux.

Une main pâle chassa une poussière inexistante, sur son genou.

Lillith attendit. Il ne dit rien de plus. Elle s'agenouilla près de lui.

— Strahan, tu as fait ce que tu pouvais.

Son visage, baigné par l'étrange lueur du dieu, semblait un masque immobile.

— Je recommencerai. Peut-être cette fois serai-je victorieux. J'ai déjà un plan...

Lillith sourit. Un plan. Cela promettait bien de l'amusement.

— Une chose n'a pas d'importance, reprit-il après un silence. Le temps...

Elle leva les sourcils. Le frère et la sœur se ressemblaient tellement, à part les yeux...

Il annonça calmement :

— J'ai l'éternité devant moi.